La billetterie pour nos prochains concerts est désormais ouverte ! Réservez votre place dès à présent sur www.monbillet.ch (liens directs pour Le Sentier ou Vevey) ou par téléphone au 079 682 53 83. Le mois de novembre se rapprochant, il est désormais temps de vous présenter, cher public, les deux pièces que nous interpréterons.
Les compositeurs à l’honneur, Charles Gounod et Giacomo Puccini, sont tous deux d’illustres représentants du monde musical de leur nation respective durant le XIXème siècle, ainsi qu’au début du XXème en ce qui concerne Puccini. Il faut tout de même noter que Gounod est déjà âgé de quarante ans lorsque son homologue italien naît en 1858. On parle donc bien là de deux générations distinctes, même si cela n’est pas forcément transposé dans les œuvres concernées : la Messe solennelle en l’honneur de Sainte Cécile de Gounod et la Messa di Gloria de Puccini.
Charles Gounod est surtout réputé pour ses opéras, Faust (1859) ou Roméo et Juliette (1867) étant deux exemples qui sont familiers au public. Mais lorsque l’on part à la découverte du catalogue du compositeur français, on découvre notamment un Requiem, deux symphonies, cinq quatuors à cordes ou encore la Marche pontificale. Cette dernière est d’ailleurs aujourd’hui l’hymne national du Vatican. Mais l’œuvre majeure de Gounod en-dehors de ses opéras reste peut-être la Messe Solennelle en l’honneur de Sainte Cécile. Sa composition débute en 1849. Gounod aimerait alors présenter son œuvre à l’occasion de la fête du 22 novembre organisée chaque année à l’église Saint-Eustache de Paris pour la sainte Cécile, patronne des musiciens. Mais Louis Niedermeyer, le compositeur suisse natif de Nyon (VD), a déjà les faveurs de la paroisse. Gounod décide alors de faire jouer quelques parties de sa messe en Angleterre, mais elle n’y sera jamais présentée intégralement. C’est le 22 novembre 1855, et à l’église Saint-Eustache, que la Messe Solennelle en l’honneur de Sainte Cécile est finalement créée. Gounod n’a alors que 35 ans, et bien qu’il n’ait pas encore composé la plupart de ses œuvres majeures, cela fait déjà 13 ans qu’il a remporté le prestigieux Prix de Rome pour sa cantate Fernand (1839). La partition de la messe, bien qu’en l’honneur de Sainte Cécile, contient la dédicace suivante : A la mémoire de J. Zimmermann, mon Père. Pierre-Joseph-Guillaume Zimmermann, pianiste et compositeur français, est en effet le beau-père de Gounod, qui épouse sa fille Anna en 1852. Zimmermann meurt en 1853, quelques mois après le mariage et deux ans avant la création de la messe.
Giacomo Puccini, à l’instar de Gounod, est un compositeur principalement reconnu pour ses opéras. Manon Lescaut (1893), La Bohème (1896), Tosca (1900), Madame Butterfly (1904) ou encore Turandot (1926) comptent parmi les plus fameux. La Messa a quattro voci, aussi connue sous le nom un peu abusif de Messa di Gloria en référence à la place importante que prend le Gloria, est plutôt une œuvre de jeunesse. En effet, Puccini n’a que 21 ans lorsque sa pièce est créée à Lucques en Toscane le 12 juillet 1880. Il compose d’ailleurs cette œuvre à l’occasion de la fin de ses études à l’Istituto Musicale Pacini avant d’entrer dans la classe de composition d’Almicare Ponchielli au Conservatoire de Milan. Mais cette précocité n’a pas empêché la messe de faire partie des œuvres les plus appréciées de Puccini. Bien que la fugue du Cum Sancto Spiritu puisse être considérée comme étant « d’école », la pièce fait preuve d’une maturité étonnante dans son ensemble et l’on y retrouve également un art de l’orchestration et une palette de couleurs orchestrales et chorales qui feront la célébrité du compositeur. Puccini réutilisera d’ailleurs le thème du Kyrie lors d’une scène particulièrement dramatique de son opéra Edgar (1889) et celui de l’Agnus Dei dans le madrigal du deuxième acte de Manon Lescaut. La Messa di Gloria reçoit un accueil chaleureux lors de sa création, mais la partition n’étant pas publiée, elle ne sera redécouverte que lors des années 1950, tout d’abord aux Etats-Unis. Depuis lors, son succès ne s’est jamais démenti.